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Alice Sommer Herz, 109 ans, la survivante la plus âgée de l'Holocauste témoigne : « La vie est belle. C’est un cadeau, chaque jour »

2 Septembre 2013 , Rédigé par Pat Publié dans #judaisme, #citations

Alice Sommer Herz, 109 ans, la survivante la plus âgée de l'Holocauste témoigne : « La vie est belle. C’est un cadeau, chaque jour »

Alice Sommer Herz, 109 ans, un destin d'exception.

La survivante la plus âgée de l'Holocauste témoigne : « La vie est belle. C’est un cadeau, chaque jour »

Alice Sommer Herz, est âgée de 109 ans et figure, dans la rubrique Innovation, dans la liste des 100 personnes ayant influé de manière positive la vie Juive en 2013 de la revue américaine Juive Algemeiner.

Pianiste juive née en 1903 à Prague, déportée au camp de Theresienstadt (Terezin), survivante de la Shoah qui a décimé une partie de sa famille. Une centenaire optimiste qui joue chaque jour au piano Bach, Beethoven ou Schubert, et qui admire Wagner pour sa musique et ses textes poétiques.

Alice Sommer Herz n’éprouve aucune haine, ni pour l’Allemagne, ni pour les Allemands : « La haine amène la haine ». Cette dame sage estime que le bien et le mal cohabitent dans tous les êtres humains.

La religion de cette « Juive sans religion » ? « L’amour maternel, la nature et la musique qui mène à la beauté ».

Dans son modeste appartement londonien, Alice Sommer Herz s’exprime avec sérénité, indifféremment en anglais et en allemand, en ayant gardé intactes toutes ses facultés mentales. Son élégance vestimentaire reflète sa hauteur morale.

Les secrets de sa longévité ? Selon elle, ce sont son optimisme et sa discipline.

Des « temps difficiles »

Alice Sommer Herz et sa sœur jumelle Mariana sont nées dans une famille Juive assimilée, musicienne de Prague, alors dans l’empire austro-hongrois.

Son père Friedrich Herz dirige une usine fabriquant des balances. Quand il arrive fatigué vers les 20 h chez lui, son épouse demande à leurs enfants de jouer de la musique.

A la confluence des cultures Juive, tchèque et allemande, ce foyer familial cultivé, qui compte cinq enfants, est fréquenté par des artistes dont Franz Kafka.

Sophie Herz, la mère violoniste d’Alice Sommer Herz, a grandi dans une famille musicienne de Moravie et est une amie d’enfance de Gustav Mahler, compositeur et chef d’orchestre. Alice Sommer Herz se souvient avoir entendu, à l’âge de 8 ans, à Prague, la première représentation de la 2e symphonie de Mahler. « Jusqu’à présent, quand j’entends Mahler, je sens la présence de ma mère à mes côtés », dit Alice Sommer Herz qui débute le piano vers 5-6 ans sous l’œil vigilant de sa mère.

« Pourquoi cette Mitteleuropa, et non l’Afrique, a-t-elle engendré Mozart, Beethoven et Bach ? Nul ne peut répondre », songe-t-elle.

Agée de 16 ans, Alice Herz bénéficie auprès de Conrad Ansorge, un des élèves de Liszt, d’une master class de piano, tandis que sa sœur prend des leçons auprès d’Alexander Zemlinsky sous la direction duquel elle chante lors d’une représentation de la 8e symphonie de Mahler.

Puis, Alice Herz se perfectionne auprès d’Arthur Schnabel, convaincu du talent de cette jeune artiste.

Célèbre dans la capitale de la Tchécoslovaquie dès les années 1930, professeur de piano et concertiste – elle interprète Schumann, Bach, Beethoven, Suk et Smetana – notamment avec l’orchestre philharmonique tchèque, elle enregistre de nombreux disques.

Elle épouse Leopold Sommer, violoniste doué. Le couple a un fils, Stephan, né en 1937.

Les Sommer Herz s’inquiètent de la montée du nazisme, de l’abandon par la France et l’Angleterre de la Tchécoslovaquie lors de la conférence de Munich (29-30 septembre 1938).

Les Allemands nazis envahissent alors la région des Sudètes. Le 14 mars 1939, des amis et membres de la famille d’Alice Sommer Herz, dont Max Brod et Felix Weltsch qui a épousé sa sœur Irma, émigrent enPalestine mandataire, via la Roumanie, dans le dernier train quittant Prague.

Les persécutions antisémites : restrictions dans la plage horaire où les Juifs peuvent s’approvisionner, expropriations, port de l’étoile jaune, constitution d’un ghetto…

« La veille de la déportation, j’ai éteint la lumière car je voulais que mon enfant dorme pour la dernière fois dans son lit. Vinrent alors mes amis tchèques : ils sont venus pour prendre les images qui restaient, les tapis, même le mobilier. Ils n’ont pas dit un mot ; nous étions morts pour eux, je crois. Et au dernier moment, le voisin nazi nommé Hermann vint avec son épouse. Ils nous ont apporté des biscuits et ont dit : « Madame Sommer, j’espère que vous reviendrez avec votre famille. Je ne sais pas quoi vous dire. J’aimais quand vous jouiez du piano ces œuvres merveilleuses. Je vous en remercie ». Ce nazi était le plus humain de tous », se souvient Alice Sommer Herz.

La mère malade d’Alice Sommer Herz est déportée en 1942 et meurt rapidement. Sa fille puise dans la musique la force de surmonter sa douleur : elle étudie 24 études de Chopin particulièrement difficiles, notamment l’étude rapide op. 10, n°12 en Ut mineur dénommée aussi L’Etude révolutionnaire ou L’étude sur le bombardement de Varsovie.

En 1943, avec son époux et leur fils, Alice Sommer Herz est arrêtée et déportée au camp de Theresienstadt (Terezin) conçu par les nazis spécialement pour leurrer les inspecteurs de la Croix-Rouge, où elle lutte pour la survie de sa famille. Le chef d’orchestre Rafael Schaechter recrute 150 chanteurs et conduit plus de 15 représentations du requiem de Verdi, parfois avec en tant que soliste Alice Sommer Herz. Lors de sa centaine de concerts dont le programme est composé d’œuvres de Chopin ou Beethoven, Alice Sommer Herz joue devant un public de « déportés malheureux, souvent âgés et malades ».

Son fils Stefan est distribué dans l’opéra Brundibár d’Adolf Hoffmeister et Hans Krása (1938) pour le rôle de l’Oiseau ; il tourne aussi les pages des partitions de musiciens. On peut le voir dans le film de propagande Der Führer schenkt den Juden eine Stadt (Le Führer construit une ville pour les Juifs) que Kurt Gerron (1897-1944) réalisa, sous la contrainte des Nazis, dans ce « camp modèle » destiné à leur propagande mondiale.

Une partie de sa famille et belle-famille est tuée au camp d’Auschwitz. Voyant son nom sur la liste des prochains déportés vers ce camp en 1944, Leopold Sommer fait promettre à son épouse de « ne pas se porter volontaire pour le rejoindre ». Il décède à Dachau du typhus six semaines avant la fin de la guerre. A la différence d’épouses qui demandent à rejoindre leur époux, Alice Sommer Herz respecte sa promesse. Ce qui la sauve ainsi que son fils.

En mai 1945, l’Armée Rouge libère le camp de Theresienstadt (Terezin). Des 140 000 déportés dans ce camp, environ 17 000 ont survécu, les autres ont succombé de famine ou de maladies dans ce camp ou ont été assassinées à Auschwitz.

« La vie est belle. C’est un cadeau, chaque jour »

Le frère violoniste d’Alice Sommer Herz part immédiatement pour Prague.

Après un-deux mois, Alice Sommer Herz et son fils - il est l’un des quelques 130 enfants survivants du camp de Terezin où environ 15 000 enfants y ont été envoyés - retournent à Prague. Confisqué par les Nazis, leur appartement est occupé. Leur parentèle décimée.

Alice Sommer Herz donne des concerts diffusés par la radio tchèque. Ses sœurs, qui vivent en Palestine mandataire, apprennent ainsi qu’elle est vivante. Sa sœur Mariana et son époux, le professeur Emil Adler, un des fondateurs d’un département du Centre médical Hadassah, a un fils, Chaim Adler, lauréat du Prix Israël pour l’Education. L’un des petits-enfants de Felix et Irma (1892–1969) Weltsch est l’acteur Eli Gorenstein. Felix Weltsch a pour cousin Robert Weltsch, rédacteur en chef du Jüdische Rundschau, puis correspondant de Haaretz.

En 1949, fuyant une Tchécoslovaquie communiste et les relents d’antisémitisme, Alice Sommer Herz et son fils s’établissent en Israël où l’enfant choisit comme prénom Raphaël.

Alice Sommer Herz enseigne au Conservatoire de musique de Jérusalem, forme plusieurs générations de pianistes israéliens et fait mieux connaître les œuvres de Viktor Ulmann, Pavel Haas, Gideon Klein et Hans Krasa. Ben Gourion et Abba Eban apprécient cette pianiste dont la carrière ne dépasse cependant pas les frontières de l’Etat Juif.

En 1958, son fils Raphaël, diplômé de l’Académie Ruby, obtient une bourse pour étudier au Conservatoire de Paris. Il se distingue comme violoncelliste talentueux récipiendaires de nombreux prix. Il épouse Sylvie Ott, puis divorce, et se remarie avec Geneviève Teullières. Il s’établit en Grande-Bretagne.

Alice Sommer Herz assiste au procès d’Eichmann à Jérusalem.

Retraitée, elle se fixe à Londres (Grande-Bretagne) en 1986 près de Raphaël Sommer et ses deux petits-fils.

En 2001, Raphaël Sommer meurt lors d’une tournée du Solomon Trio en Israël. Ce décès bouleverse tant Alice Sommer Herz qu’elle est hospitalisée pendant des semaines. Le Raphael Sommer Music Scholarship Trust et l’association Raphaël Sommer sont créés.

Alice Sommer Herz pratique la natation quotidiennement jusqu’à l’âge de 97 ans et étudie l’histoire, la philosophie et l’histoire du judaïsme à l’université du troisième âge jusqu’à ce que des problèmes de dos l’en empêchent. Une de ses amies londoniennes est la violoncelliste Anita Wallfisch qui a joué dans l’orchestre du camp d’Auschwitz.

A 103 ans, Alice Sommer Herz (« Gigi ») retrace sa vie dans un livre, Ein Garten Eden inmitten der Hölle. Ein Jahrhundertleben: Das Jahrhundertleben (Un jardin au milieu de l’enfer), signé par Melissa Müller et Reinhard Piechocki et paru en 2006 aux éditions allemandes Droemer/Knaur. Un bestseller traduit en sept langues sous des titres souvent fidèles : A Garden of Eden in Hell.

« Ce livre n'a pas encore été publié en français ou en France. Nous aimerions qu'un éditeur intéressant le publie en France » par St. Martin's Press, nous confie Ariel Sommer, fils de Raphael Sommer, le 1er novembre 2011. Et d'ajouter : « Ce livre sera publié aux Etats-Unis en mars 2012 sous le titre Alice's Piano, The Life of Alice Herz Sommer (Le piano d'Alice, La vie d'Alice Herz Sommer) ».

Deux films émouvants souvent primés ont élargi l’audience de cette pianiste dans le monde : We Want the Light et Everything Is a Present.

En 2010, le ministre tchèque de la Culture décerne à Alice Sommer Herz le prix Artis Bohemiae Amicis, distinguant « les personnalités ayant contribué à la promotion de la culture tchèque à l’étranger ». S.E. Michael Zantovsky, ambassadeur de la république tchèque en Grande-Bretagne, lui remet ce Prix à Londres le 26 novembre 2010.

Christopher Nupen a réalisé ce portrait intéressant de cette pianiste qu’il connaît depuis 30 ans. Un film (« Eine Hommage ») rythmé par des airs de Schubert, Smetana, Beethoven interprétés par Alice Sommer Herz. « Wow ! Un phrasé pareil, on n’entend plus ça aujourd’hui », commente admiratif Pinchas Zukerman.

« Un plaidoyer pour l’humanité et la force de la musique. Incontournable pour toute chaîne de télévision digne de ce nom », écrit, le 4 février 2010, le quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung. Et la Neue Zeitschrift für Musik estime : « C’est un film essentiel… et un cadeau que de le voir ».

Documentaire :Alice Sommer Herz, un destin d'exception
De Christopher Nupen

(Véronique Chemla Info)

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Dans ton bureau..

30 Août 2013 , Rédigé par Pat Publié dans #citations, #humour

« Dans ton bureau, si t’as un diplôme, t’as l’air intelligent. Si t’as un climatiseur, t’as l’air conditionné. » (P. Legaré)
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La bête immonde..

27 Août 2013 , Rédigé par Pat Publié dans #citations, #news

L’horreur est toujours à portée de main – ou tellement loin de nos regards qui se détournent.
Car la bête immonde est partout: où règne une haine hallucinée de ses peurs, où s’entretiennent les blessures et les humiliations.


Partout la majuscule découpe à la hache (à coups de “H”) la concrétude sensible et diverse de notre humanité où l’abstrait collectif ou idéologique déchire le concret individuel ou existentiel.
Partout où règnent l’utilitarisme,l’efficience et la normatie (c'est à dire une Norme devenue prescriptive,Totalitaire et sans espace de variance)
Partout où l’espace de variance (eu égard aux codes, habitudes, traditions, modèles, normes, etc..) se réduit en peau de chagrin.


La bête immonde, donc; qui renaît de nos peurs, de nos ignorances et de nos rigidités.
Qui se repaît de nos fantasmes et du sang versé. Profitant des ruptures et des solitudes et des insécurités diverses
Se nourrissant de la misère. Se vautrant dans les déserts d’égoïsmes multiples.


La bête immonde ou la somme grandissante des yeux qui se détournent, des pages qui se tournent, des coeurs qui se blindent
Et des “Plus jamais ça !” qui se perdent dans la déferlante du quotidien


La bête immonde, qui rôde éternellement – revenue des enfers pour incendier le réel
A coup de mépris violents et de craintes hallucinées savamment entretenues.

A grand renfort de détournement ou d’estompement d’histoire..

via Wautier Jacqueline(@Jlinewautier)

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